Dignac
Dignac

UN PEU D’HISTOIRE

Au Moyen Âge, principalement aux XIIe et XIIIe siècles, Dignac se trouvait sur la branche orientale d’une variante nord-sud de la via Turonensis, itinéraire du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle qui passait en Charente par Nanteuil-en-Vallée, Saint-Amant-de-Boixe, Angoulême, Dirac, Villebois-Lavalette, Gurat et Aubeterre.

Au XVe siècle, le fief du Pouyaud est passé par mariage de la famille Fougière à celle de Prévost de Touchimbert, et la tour a été reconstruite en 1520.

Au XIXe siècle et tout début du XXe siècle, la commune était réputée pour la fabrication de cercles de barriques et de charbon de bois. La terre argileuse avait aussi donné naissance à une faïencerie.

À cette époque les habitants de Cloulas étaient presque tous cloutiers ce qui aurait donné le nom à cette commune, rattachée en 1845 avec Dignac.

Pendant la première moitié du XXe siècle, Dignac était desservie par la ligne ferroviaire d’Angoulême à Périgueux, et la gare était Sers-Dignac, située à quatre kilomètres du bourg. Les foires avaient lieu le 28 tous les deux mois.

Les registres de l’état civil remontent à 1584.

En 1917, lors de la Première Guerre mondiale, les époux Mayoux (François et Marie), couple d’instituteurs à l’école communale, publient une brochure pacifiste intitulée Les instituteurs syndicalistes et la guerre; ils sont arrêtés, traduits en justice et révoqués pour « propos défaitistes ».

 

DIGNAC, la commune aux trois clochers

La commune actuelle de Dignac résulte du rattachement de la commune de Beaulieu-Cloulas à l’ancienne commune de Dignac.

Cloulas était un prieuré dépendant du grand prieuré de Lanville (aujourd’hui Marcillac-Lanville), réuni à la fin du XVIème siècle à la paroisse de Beaulieu.

Les curés de Beaulieu étaient prieurs de Cloulas. En 1801, (Concordat) les églises de Cloulas, Beaulieu et Dignac sont rattachées. L’ensemble dépend de l’archiprêtré de Garat, et c’est seulement en 1845, que la commune de Beaulieu-Cloulas, fort pauvre est rattachée à Dignac.

Eglise Saint Cybard de Dignac (XIIème)

Cette église d’une grande simplicité, sans sculpture intérieure ou extérieure, dégage d’une grande harmonie architecturale grâce au jeu de masses et des volumes. Des remaniements successifs ont profondément modifié l’aspect initial. De larges arcades ont été ouvertes dans les murs de la nef, suite à l’adjonction de chapelles. Au XIVème dans le mur sud ajout d’une chapelle avec un enfeu sépulcral et au XVIIème ajout de deux chapelles funéraires gothiques dans la partie nord. Le clocher carré à un étage, est décoré sur chaque face, de 3 arcs de plein cintre, montés sur colonnettes et renfermant deux baies géminées.

La restauration de l’église outre la consolidation de l’édifice a permis la mise en valeur de peintures: un christ couché, du XIIème , représentant une mise en croix, un christ en majesté dans sa mandorle entouré des symboles des quatre évangélistes: Jean, Mathieu, Luc et Marc couvrant la voûte du choeur et une litre funéraire avec les blasons des seigneurs locaux. L’église possède deux retables du XVIIème, en bois sculpté.

La restauration de l’église s’est achevée en 2001, par la pose de vitraux créés par Marie-Josépha Tournon (peintre) et Jean Mauret (maître verrier). Le vitrail central du choeur représente Saint Cybard sous les remparts d’Angoulême, priant dans sa grotte , au Vème siècle. Les autres vitraux se réfèrent au texte de la genèse et illustrent la création: Côté Est  le feu et l’eau), Côté Sud (les fleurs, les plantes, les épis et les fruits) Côté Ouest (chaleur du couchant) et Côté Nord (les insectes, les oiseaux, le firmament et les poissons). Le petit vitrail restauré est un don de la famille de La Ferriere (du Maine Léonard) dédié aux morts de la guerre 1914/1918.

Eglise Saint Sulpice de Cloulas

C’est une petite église à l’image de son village, modeste mais de proportions harmonieuses. On entre par deux portes à deux voussures finement sculptées et surmontées d’un clocher-arcade à deux ouvertures mais avec une seule cloche. A l’intérieur, un modeste enfeu du XVème , dédié à Saint Antoine, abrite des peintures très abîmées, dont la bête aux 10 cornes dont parle l’Apocalypse. A noter , l’autel et le bénitier en pierre, sans doute d’origine et un coeur en bois surmonté de flammes, emblème des Génovéfains (moines de Marcillac Lanville). Cette église est dédiée à Saint Sulpice qui avait sa fontaine miraculeuse à peu de distance.

Notre Dame de la nativité de la vierge à Beaulieu

Ce petit édifice roman sans prétention, en ruine au XVIIème siècle , a été défiguré par une reconstruction trop hâtive, qui a cependant permis de sauver l’édifice. Le fond du choeur est percé de trois fenêtres romanes accolées, comme dans les églises protestantes. Comme à Cloulas, le cimetière et ses vieilles tombes jouxte l’église.